vendredi 27 juillet 2007

Des tambours pour rire

La journée est spendide en ce dimanche 22 juillet. Un grand soleil est juché dans le ciel azur et fait irradier ses rayons qui témoigne enfin du désir de dame nature à installer pour de bon son été dans la métropole. Il était plus que temps d'ailleurs. Je suis d'excellente humeur dans ces occasions-là, et ça tombe bien, puisque ce soir je suis mieux d'être en super forme car je vais participer au plus grand événement jamais organisé dans les rues de Montréal.

L'avant-midi passe super vite, tout comme le début de l'après-midi. Finalement, j'arrive en plein coeur du festival à 16h pile, me frayant un chemin, djembé sur le dos, jusqu'au cégep du Vieux-Montréal, qui est le quartier général de tous les participants et organisateurs du carnaval Juste pour Rire. Il y a déjà une marée de...jumeaux! Car en effet, des centaines de jumeaux vont défiler dans les rues dans à peine quelques heures. Cela fait juste trop étrange de voir une telle concentration de paire de visages identiques dans le même édifice. Et le plus original là-dedans est de voir à quel point Juste pour rire a mis le paquet dans l'événement, car tous les jumeaux sont déguisés. Des clown Sol, des Charlie Chaplin, des matelots, des cuisiniers, et j'en passe. Et de tous les âges en plus.

La répétition

Après m'être fait indiqué le chemin de notre loge, et après avoir parcouru quelques couloirs obscurs, je trouve enfin le dit lieu où plusieurs de mes comparses sont déjà présents. Tous ont un grand sourire aux lèvres et ont bien hâte d'entamer la répétition. Bientôt, Pat Dugas est prêt à nous montrer les accompagnements de rythme qu'il a lui-même composé au coin d'une table, en écoutant la piste sonore qui va servir de trame de fond durant tout le défilé. Puis, le metteur en scène du grand carnaval en personne, M. Zo, fait son entrée. Quel personnage coloré! Belge spécialiste dans la création et la gestion de grands carnavals à travers le monde, il est un moulin à paroles. Et en plus, il est complètement absorbé dans ses pensées, puisqu'il reste milles et uns détails à régler avant l'heure J.

Le groupe est subdivisé en trois sous-groupe, qui ont chacun un accompagnement précis. Comme d'habitude, Pat est fidèle à lui-même et en l'espace de 45 minutes, tout le monde sait ce qu'il a à faire. Nous allons ensuite casser la croûte, la bouffe étant offerte gracieusement par le festival. Je passe une heure à jaser avec mes compagnons de tambours, et spontanément on se tape un méga jam dans le local pendant une bonne demi-heure. Louis vient ensuite nous avertir de commencer à nous préparer, car il faut être en standby au coin des rues Ontario et Sainte-Dominique dans quinze minutes.

L'attente

En marchant dehors, on sent tout de suite la fébrilité dans l'air. La soirée s'annonce parfaite. Pas trop humide, une petite brise, et un ciel sans nuages. On ne pouvait mieux rêver comme ingrédients pour garantir à cet événement un succès monstre. Rendu sur les lieux, je vois pour la première fois les chars immenses de mes propres yeux. C'est vraiment de toute beauté. Je me sens comme si j'avais huit ans et que je replongeais dans le monde de l'étonnement et du rêve. Cette impression avec laquelle je renoue ne me quittera plus pendant tout le défilé. Mon coup de coeur va définitivement au char de Charlie Chaplin avec ses énormes roues mécaniques à engrenage et le magnifique Charlie sculpté. Superbe.

Bientôt, les grandes têtes de l'humour viennent se positionner devant nous. Encore une fois, les artisans du carnaval de Nantes en ont mis plein les yeux en créant des visages qui ressemblent en tout point à nos humoristes. C'est vraiment spécial de pouvoir les voir d'aussi proche. Bientôt, une responsable du défilé vient nous parler et nous explique le déroulement. Le carnaval débutant à 20h30 pile, nous devons attendre jusqu'à 21h le temps que tous les chars se mettent en marche. Nous clôturons la marche avec derrière nous, la splendide Rose de Nantes gonflée à l'hélium. Pendant ce temps, on jamme, on rit, on se promène sur la rue, bref, on décompresse un peu avant de plonger dans la fête.

Méga fiesta

Soudain, les moteurs des chars se mettent en marche, signal que la parade se met bel et bien en marche. Tout le monde se met en position, Pat fait son appel, et c'est parti pour les deux prochaines heures. Le temps de descendre la rue Sainte-Dominique, le rythme s'ajuste, se «barre», et on ressent tout de suite l'énergie. Mais, c'est en tournant le coin de rue que la vague déferlante de cette trop bonne et incroyable dose d'adrénaline nous engloutit.

Il y a à peu près 7 à 8 rangées de spectateurs massés comme des sardines le long des trottoirs sur Sainte-Catherine. Tous ont un grand sourire au visage, tellement ils sont héberlués par la beauté du défilé. Et comment! Jamais je n'ai vu autant de flash de caméras me mitrailler le visage. Étant posté dans la première rangée, je suis les directives de Pat tout en allant près de la foule pour encourager les spectateurs à taper des mains et à crier. Il y a des confettis partout sur le sol, de la musique plein les oreilles, Montréal est définitivement en mode fiesta, gigantesque mosaïque rempli de couleurs lumineuses.

Jamais je n'aurais cru possible de pouvoir jouer avec une telle intensité pendant si longtemps. Nous avons marché et marché et marché...sans jamais me soucier une seconde du temps qu'il pouvait faire. J'ai joué avec toute l'énergie que m'insufflait les milliers et les milliers de gens entassés le long des rues. L'atmosphère était électrifiante. Mon solo a résonné contre les murs des grands édifices de la rue Sainte-Catherine et Saint-Denis, les notes émanant de mon djembé flottant dans l'air, transportant avec elles la joie et la bonne humeur des gens qui ne demandaient pas mieux que de faire la fête.

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